AFFAIRE
AJIMI : DEUX POLICIERS CONVOQUÉS
[France 3 - 4/12/2008] GRASSE
: DEUX POLICIERS AU BORD DE LA MISE EN EXAMEN APRES LA MORT D'HAKIM
[Libération - 11/10/2008]
LA
MORT SERAIT DUE A L'IMPRUDENCE DES POLICIERS
[France Soir - 10/10/2008] REBONDISSEMENT
DANS L'AFFAIRE HAKIM AJIMI [France
3 - 8/10/2008] MORT
SUSPECTE A GRASSE, L'ENQUETE AVANCE
[Bakchich
Info- 23/05/2008] A
GRASSE, LES TECHNIQUES POLICIERES EN ACCUSATION [Libération
- 21/05/2008] MORT
SUSPECTE D'UN JEUNE AGRASSE [Bakchich
Info- 12/05/2008]
AFFAIRE
AJIMI : DEUX POLICIERS CONVOQUÉS FRANCE
3 - Jeudi 4 décembre 2008 - par Laurence Collet
Retrouvez
le reportage télévisé sur http://mediterranee.france3.fr/info/49339512-fr.php
GRASSE
: DEUX POLICIERS
AU BORD DE LA MISE EN EXAMEN APRES LA MORT D'HAKIM LIBÉRATION
- Samedi 11 octobre 2008 - par Michel Henry Le
9 mai, un jeune Tunisien est décédé à Grasse. Récit détaillé de l'interpellation.
Selon le procureur de la République
de Grasse, Marc Désert, il est «vraisemblable que l’on s’oriente vers des mises
en examen» à l’encontre de policiers grassois après la mort de Hakim Ajimi lors
de son interpellation, le 9 mai. Elle résulte d’une «asphyxie mécanique» provoquée
par «une compression thoracique qui correspond aux techniques d’immobilisation
utilisées», dit le magistrat : «La personne face contre terre, un policier
avec un genou sur le dos, un autre qui lui porte un étranglement.» Pour lui, «ils
n’ont peut-être pas maîtrisé ces techniques d’immobilisation traumatisantes»
(1). «Pas de nom».
Les deux fonctionnaires de la BAC (brigade anticriminalité) de Grasse (Alpes-Maritimes)
sont tombés sur Hakim Ajimi, 22 ans, alors qu’il venait de quitter avec fracas
l’agence du Crédit agricole. «Agression sur le directeur», leur a-t-on
annoncé. Boulevard Victor-Hugo, ils le repèrent, lui demandent son nom. «Il
m’a répondu qu’il n’avait pas de nom», assure le brigadier-chef X., 39 ans.
«Il a dit "non, touchez-moi pas"», selon son collègue Y., 34 ans.
Les deux policiers veulent l’attraper, il se débat, le trio tombe au sol, et X.
se blesse en l’agrippant. «J’ai senti un craquement au niveau de mon épaule
droite, dit-il, et une douleur terrible. Il m’a donné une manchette sur le nez,
suivie d’un coup de poing sur le front.» Hakim est finalement menotté, aux
mains (sur le devant) et aux pieds, et placé face contre terre, donc hors d’état
de nuire. Des collègues arrivent,
quelques passants s’attroupent. Hakim se prend un ou deux coups de poing de X.,
et un coup de pied. Pendant que X. s’appuie à califourchon sur son dos, Y. lui
fait une clé au cou pour l'immobiliser : «C’était effectivement une clé genre
étranglement, expliquera-t-il aux enquêteurs, mais je précise que je n’ai pas
serré à fond et que ce n’était que pour maintenir la tête. J’ajoute que la pomme
d’Adam de Ajimi ne subissait pas de pression.» Y.
maintient cette clé «cinq à dix minutes, avec une intensité plus ou moins forte
selon l’agitation de Ajimi.» Voire plus longtemps, selon des témoins qui protestent
: «C’est inadmissible, ce n’est pas un animal, c’est bon, il est attrapé !» Un
policier municipal assure : «L’individu avait la tête violette.» Un lycéen
affirme : «En voyant son visage bleu, j’ai pensé qu’il ne devait pas respirer.»
Les pompiers arrivent,
pour soigner le policier, victime d'une luxation de l'épaule qui sera ensuite
réduite sous anesthésie générale. «Je ne sais pas pour quelle raison personne
ne s’est occupé du jeune», affirme la mère du lycéen. Quand, plutôt que de
le confier aux pompiers, les policiers le jettent dans leur véhicule, Hakim, «inerte»,
selon les témoins, a «les bras et les jambes ballants, ses pieds traînaient
par terre», «l’air tout mou comme une guimauve». «Il
a glissé». Une policière raconte : «Jeté sur la banquette arrière, immédiatement
il a roulé sur le plancher» entre les sièges avant et arrière. Y. corrige
: «Il a glissé et est tombé» sur le ventre. Dans la voiture, selon une
policière, «il ne parlait pas, ne bougeait pas». Une collègue demande :
«Monsieur, ça va ?» Pas de réponse. Faute de place, un policier a les pieds
sur Hakim. Il émet «des gaz
qui sentaient mauvais», selon une jeune policière : «J’étais aux premières
loges, comme ses fesses étaient pratiquement sous mon nez. J’ai un peu plaisanté
en disant que ça allait bien pour lui, car il avait des gaz.» Elle ajoutera
: «Je n’ai pas l’habitude de la mort et ne savais pas que ces gaz pouvaient
être un signe de relâchement.» A
l’arrivée, un policier trouve Hakim «bleu». Un autre affirme : «Ce n’est qu’en
arrivant au commissariat que nous avons compris qu’il était inconscient.»
Massage cardiaque, bouche-à-bouche, rien n’y fait. Selon l’expertise anatomo-pathologique,
le Tunisien est mort en raison d’«un mécanisme de compression thoracique associé
sans doute à une obstruction incomplète des voies aériennes supérieures (face
au sol)» : la clé de Y., plus les appuis sur son dos de X. ?
«J’ai été très surpris du déroulement de la suite», assure X.. Pour Y.,
«nous n’avons fait que des gestes réglementaires qui, pour nous, ne pouvaient
être la cause de son malaise». Quand il l’a jeté dans la voiture, Y. n’a rien
vu d’anormal : «Il respirait, c’est sûr. Certes, il avait les yeux fermés mais
pour moi, il était conscient.» Y. n’a utilisé «aucune force démesurée».
Mais pour le père de Hakim,
Boubaker Ajimi, 50 ans, rien n’explique leur attitude : «Ils pouvaient l’arrêter,
le mettre en prison, OK. Mais il était menotté, maîtrisé… Pourquoi ils l’ont tué
?» Son avocat, Me Sylvain Pont, parle de «charges accablantes» et son
collègue Me Frank De Vita assure qu’il ne serait «pas très judicieux» pour
les deux juges d’instruction grassoises chargées d’une information judiciaire
pour «homicide involontaire» de retarder les mises en examen.
(1) Cette technique d’interpellation a valu à la France une condamnation par la
justice européenne (Libération du 21 mai, lire ci-dessous).
Retrouvez l'article sur www.libemarseille.fr/henry/2008/10/deux-policiers.html
LA MORT SERAIT DUE A L'IMPRUDENCE DES POLICIERS FRANCE
SOIR - Vendredi 10 octobre 2008 - par Steeve Cupaiolo-Verney Le
9 mai dernier, Hakim Ajimi, un Tunisien de 22 ans, décédait à Grasse, dans les
Alpes-Maritimes à la suite d’une interpellation policière musclée. Le jeune homme
avait été arrêté après une rixe au Crédit agricole, alors qu’il s’était vu refuser
une somme d’argent. Il avait perdu la vie durant son transfert au commissariat.
Plus de cinq mois après les événements, les éléments de l’affaire semblent se
préciser. Le procureur de Grasse a déclaré mercredi qu’il y aurait peut-être eu
une « imprudence » de la part des policiers : « Il y a peut-être eu
de leur part une mauvaise prise en compte des règles qu’ils appliquent normalement
pour maîtriser les gens quand ils se rebellent. La durée de la maîtrise a peut-être
aussi été trop longue », avant d’ajouter « c’est aux juges de décider d’une
éventuelle mise en examen des policiers en cause pour homicide involontaire ».
Selon le journal Var Matin
le rapport anatomo-pathologique conclut à un décès d’Hakim Ajimi par « asphyxie
mécanique », notamment causée par « un mécanisme de compression mécanique
associé sans doute à une obstruction incomplète des voies aériennes supérieures
». Afin de confirmer cette hypothèse, une nouvelle expertise a été demandée
aux médecins légistes. Celle-ci devrait être rendue aux juges le 30 novembre au
plus tard. De son côté le père de la victime n’a pas hésité à parler de « meurtre
». Ce dernier a également exigé que les policiers concernés soient suspendus de
leurs fonctions. Le mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples
(MRAP), qui soutient la famille Ajimi, a déjà prévenu : à défaut d’une décision
judiciaire dans les quinze jours, « un rassemblement sera organisé devant le
palais de justice de Grasse ». Retrouvez l'article
sur www.francesoir.fr/faits-divers/2008/10/10/cinq-mois-apres-la-mort-du-jeune-hakim-ajimi-a-grasse
REBONDISSEMENT
DANS L'AFFAIRE HAKIM AJIMI FRANCE
3 - Mercredi 8 octobre 2008 - par Yves Lebaratoux 
MORT
SUSPECTE A GRASSE, L'ENQUETE AVANCE BAKCHICH
INFO - Vendredi 23 mai 2008 - par Lionel Châtelain L’enquête
sur la mort suspecte d’un jeune à Grasse, le 9 mai dernier, lors d’une interpellation
musclée continue. Avec les premières auditions de la police des polices, quelques
perles sur le fonctionnement de la Brigade anti-criminalité (Bac). Les
magistrates du TGI de Grasse ont pris connaissance des premières auditions réalisées
par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), dont l’enquête continue.
La police des polices avait été immédiatement saisie au lendemain de la mort du
jeune Abdelhakim Ajimi, le 9 mai dernier à la suite de son interpellation par
des fonctionnaires de la Brigade anti-criminalité.
Un des policiers a reconnu avoir pratiqué sur Abdelhakim une clé d’étranglement,
« sans être à fond » selon son expression. Sympa. En outre, dans sa déposition,
« Alex », son surnom dans les quartiers de Grasse, précise que l’individu interpellé
s’est effectivement débattu mais d’abord « pour se départir de notre emprise »,
et précise qu’il n’y a pas eu de coups échangés. Tout en rappelant que l’interpellation
avait mal débuté. Les deux
policiers qui sont allés à la rencontre d’Abdelhakim après l’agression de la banque
ont affirmé connaître le jeune Grassois. C’est au moment du menottage que les
choses se sont emballées. Là Abdelhakim, selon les policiers, aurait dit « Ne
me touchez pas ! ». Les fonctionnaires de la Bac tentent de lui passer les bracelets
par les poignets devant. Ils échouent. Et là c’est l’empoignade.
Un « dysfonctionnement »… «
Le dysfonctionnement se situe au niveau des méthodes d’interpellation. On est
dans l’à peu-près. Sachant que les policiers disent connaître l’identité de Abdelhakim,
ils auraient pu l’interpeller chez lui ou le convoquer », estime Maître Sylvain
Pont, l’un des avocats niçois de la famille Ajimi. Lors
de sa conférence de presse, Marc Désert, le Procureur de Grasse, rappelait que
« l’interpellation était justifiée, les techniques d’interpellation étaient
justifiées, ce sont celles enseignées en pareilles circonstances. Ont-elles été
maîtrisées ? Tout est question de mesure et de dosage. Une fois que la personne
est menottée, doit-on maintenir un étranglement jusqu’à l’arrivée des renforts
? C’est la question à laquelle devront répondre les juges d’instruction. » «
Comme si on traînait un mort » En
dehors des témoignages des policiers, 16 personnes, à l’heure où nous écrivons,
se sont manifestées pour donner leur version des faits dont deux se sont rendus
directement auprès du Procureur de Grasse. Nombre d’entre elles corroborent la
version des policiers, du moins à propos de l’emballement des faits après que
Abdelhakim Ajimi a refusé de se laisser passer les menottes. Mais elle ajoutent
également que Abdelhakim avait le visage violet quand le policier « l’a étranglé
» ajoutant que le jeune Tunisien a été pris sous les aisselles, par deux policiers,
pour être traîné dans la voiture de police car il ne tenait plus sur ses jambes
« comme si on traînait un mort ». Quelques
jours après, « Alex » l’un des principaux acteurs policiers de cette tragédie
était à nouveau sur le terrain et faisait des rondes dans les quartiers de Grasse.
Le Procureur, Marc Désert, n’a pas trouvé cette présence judicieuse. « Alex »
a depuis été déplacé. Lundi,
les magistrates entendront les parents de Abdelhakim Ajimi. Retrouvez
l'article sur www.bakchich.info/article3896.html
A
GRASSE, LES TECHNIQUES POLICIERES EN ACCUSATION LIBERATION
- Mercredi 21 mai 2008 - par Michel Henry Les
policiers de Grasse (Alpes-Maritimes) ont-ils utilisé une technique d’immobilisation
controversée contre Hakim Ajimi, 22 ans, mort le 9 mai à Grasse à l’issue de son
interpellation ? Plusieurs témoins ont mis en cause l’action des fonctionnaires,
qui ont continué, selon eux, à faire pression sur le dos et la nuque du jeune
homme alors que, menotté à terre,
il s’asphyxiait. Or, cette technique d’interpellation, interdite dans certains
pays, a valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de
l’homme (CEDH), dans un arrêt du 9 octobre 2007, pour une affaire qui s’est produite
à Toulon (Var), le 20 novembre 1998 : la mort de Mohamed Saoud, 26 ans. Suffocation.
Handicapé à 80 % car schizophrène, Mohamed Saoud est, ce jour-là, pris d’une crise
de violence aiguë, frappant et séquestrant à leur domicile sa mère et deux de
ses sœurs. Alertés, les policiers sont pris à parti par le forcené. L’un est grièvement
blessé à la main, un autre poussé du balcon, un troisième reçoit des coups. Puis
Mohamed Saoud s’empare de l’arme de service d’un fonctionnaire et tire quatre
coups de feu, transperçant la chaussure d’un policier. Finalement
maîtrisé, il est menotté aux mains et aux chevilles, et plaqué au sol sur le ventre
- assez similaire au cas de Hakim. Un policier lui appuie sur les épaules et les
reins avec son genou, un autre lui tient les pieds, un troisième, la tête. Maintenu
pendant trente minutes dans cette position, il décède d’un arrêt cardio-respiratoire
consécutif à une «asphyxie lente» - un peu ce que décrivent les témoins
pour Hakim. Cette position en décubitus ventral (à plat
ventre) a provoqué la suffocation. «Il semble bien que M. Saoud se soit épuisé
progressivement, comme en témoigne le policier qui le maintint plaqué au sol»,
note un rapport médical. Sa famille dépose plainte pour homicide volontaire, mais
l’instruction s’achève sur un non-lieu. «Ces [policiers]
ont réagi par des comportements adaptés à une situation éminemment périlleuse
pour les tiers, dont ils ont le devoir d’assurer la protection et la sécurité,
sauf à répondre de leur inaction, notamment sur le terrain pénal, au titre de
la non-assistance à personnes en danger», estime le juge d’instruction. Néanmoins,
cette technique d’immobilisation présente des risques d’«asphyxie posturale»
tels que le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a, dès 2002,
demandé à la France d’éviter son utilisation, prohibée en Suisse et en Belgique.
Amnesty International s’est aussi inquiétée, dès 2001 : des morts ont été constatées
dans divers pays et certains Etats américains, dont les polices de New York et
Los Angeles ont, selon Amnesty, interdit cette pratique.
Pour la CEDH, «le décès de Mohamed Saoud est intervenu du fait de son immobilisation
au sol par les policiers durant plus de trente minutes, alors qu’il était menotté
aux chevilles et aux poignets. Le fait qu’il se soit débattu pendant ces longues
minutes était certainement dû à une tentative pour se dégager de cette emprise
insupportable, qui accroissait ses difficultés respiratoires.»
La cour ajoute: «Pendant le temps de l’agonie de Mohamed Saoud, les policiers
étaient soignés par les pompiers. [Les proches de M. Saoud] soulignent
à cet égard qu’il aurait pu suffire d’asseoir le jeune homme pour que son décès
soit évité.» Pour ce «manquement à l’obligation
positive incombant aux autorités de protéger la vie de Mohamed Saoud», l’Etat
français a été condamné à verser 20 000 euros aux proches de la victime. La Cour
«déplore qu’aucune directive précise n’ait été prise par les autorités françaises
à l’égard de ce type de technique d’immobilisation». «Dosage».
Peut-on établir un parallèle avec la mort de Hakim ? L’information judiciaire
ouverte le 13 mai à Grasse pour «homicide involontaire» permettra peut-être de
le dire. «L’interpellation était justifiée, les techniques d’interpellation
étaient justifiées, ce sont celles enseignées en pareilles circonstances, assure
le procureur de Grasse, Marc Désert. Ont-elles été maîtrisées ? Tout est question
de mesure et de dosage. Une fois que la personne est menottée, doit-on maintenir
un étranglement jusqu’à l’arrivée des renforts ? C’est la question à laquelle
devront répondre les juges d’instruction.» Mais si
ces techniques sont jugées dangereuses, ajoute le magistrat, «peut-être que
la police doit revoir ce qu’elle enseigne.» Retrouvez
l'article sur www.libemarseille.fr/henry/2008/05/a-grasse-les--1.html
MORT
SUSPECTE D'UN JEUNE AGRASSE BAKCHICH
INFO - Lundi 12 mai 2008 - par Lionel Châtelain Abdelhakim
Ajimi, 22 ans, était cuisinier au chômage, il pesait 60 kilos. Il a fallu pas
moins de cinq policiers pour le maîtriser vendredi 9 mai. Une échauffourée qui
lui a coûté la vie. Abdelhakim
a vu rouge quand l’employé de l’agence du Crédit Agricole du centre-ville de Grasse
l’informe que son compte vire à l’écarlate. Mécontent, il hurle sur le guichetier.
Le directeur de l’agence, en pacificateur, tente de le calmer. Hors de lui, Abdelhakim
le gifle. La police est prévenue. Quelques instants plus tard, l’homme en colère
est interpellé non loin de son domicile. Les forces de l’ordre tentent de le menotter,
un policier est mordu. La vitrine d’un courtier en assurances est brisée, des
policiers blessés. Ils sont près de 5 à ceinturer ce gringalet. Enfin, ils parviennent
à le menotter dans le dos. Il est désormais inoffensif. C’est ce qu’ont raconté
les témoins à la police. Près d’une dizaine de personnes ont assisté à l’opération
de police ; le centre-ville de Grasse était très fréquenté ce vendredi en début
d’après-midi où l’exposition Rose, en l’honneur de la fleur, se tient tout le
week-end. Mais, ce que certains témoins ajoutent est autrement plus grave.
Alors qu’Abdelhakim est entravé, les policiers auraient continué à le frapper.
Un genou dans le dos, face contre terre, Abdelhakim suffoquait. Selon un policier
municipal, Abdelhakim était déjà mort lorsqu’il a été embarqué dans la voiture
de police. Mais selon la commissaire, il serait décédé lors de son transfèrement.
Alors même que l’enquête ne fait que commencer, certains journaux ont repris la
version policière à leur compte. La scène aurait été
filmée Plus grave, selon certains témoins, les pompiers
auraient tenté de soigner Abdelhakim, mais cela leur aurait été refusé par les
policiers. Les boeufs-carottes de l’IGS s’interrogent sur l’existence d’un film
réalisé à partir d’un téléphone portable. Selon des amis de la victime, son auteur
aurait été interpellé immédiatement et nie aujourd’hui avoir filmé la tragédie.
Des associations anti-racistes comme le Mrap ont émis un communiqué. Le Mrap «
exige que toute la lumière soit faite rapidement sur les circonstances de ce drame
que la famille et les proches considèrent comme une bavure ». Pour
le moment, l’IGS travaille. Une autopsie du corps de la victime aura lieu mardi.
Avant toute conclusion, le directeur départemental de la sécurité publique affirme
qu’il n’y avait pas lieu de mettre en cause les fonctionnaires de la police nationale.
Une certitude, Abdelhakim était encore vivant quand cinq policiers l’ont interpellé.
Il est mort après les avoir rencontrés. Retrouvez l'article
sur www.bakchich.info/article3728.html
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